La toxoplasmose est une infection due à un parasite (toxoplasma gondii) qui s’ingère en mangeant la viande des herbivores trop crue, les légumes mal lavés, ou au contact des chats (hôte intermédiaire du parasite) ou par l’intermédiaire de mains sales. Le plus souvent l’origine précise d’une contamination est inconnue.
La toxoplasmose est habituellement anodine pour l’adulte mais, lorsqu’elle survient au cours de la grossesse, elle peut être transmise au fœtus à travers le placenta et provoquer des conséquences variables.
La première étape est de savoir si l’infection a été acquise pendant la grossesse
C’est une étape indispensable.
Le diagnostic d’infection en cours de grossesse est facile si le premier sérodiagnostic réalisé en cours de grossesse était négatif (absence d’anticorps) et si la sérologie maternelle devient positive avec présence d’anticorps IgG et IgM lors d’une des sérologies mensuelles suivantes.
Cette primo-infection peut être accompagnée ou non de fièvre, d’adénopathies cervicales ou occipitales, de fatigue, de céphalées ou de torticolis.
La situation est plus délicate si la première sérologie de début de grossesse montre déjà l’existence d’IgG et d’IgM de façon conjointe. Il est alors nécessaire de contrôler cette sérologie à 3 semaines d’intervalle dans le même laboratoire avec la même technique, ou mieux de refaire tester dans un laboratoire spécialisé le premier sérum conjointement à un second prélevé à 3 semaines d’intervalle.
Plus l’infection maternelle est survenue tôt dans la grossesse, plus le passage transplacentaire du parasite, et donc l’infection du fœtus, est rare. En revanche, plus le fœtus est infecté tôt dans la grossesse, plus les conséquences pour lui risquent d’être sévères.
Le diagnostic prénatal
Le diagnostic prénatal permet de savoir si le fœtus est infecté ou non.
Il n’est indiqué que si l’on a la certitude (ou une forte conviction) que l’infection a pu survenir en cours de grossesse. Il repose sur l’amniocentèse (prélèvement de liquide amniotique) réalisée au moins quatre à six semaines après l’infection toxoplasmique maternelle et toujours après 18 semaines d’aménorrhée.
Le suivi de la grossesse
A l’issue de l’amniocentèse deux situations sont possibles :
Le bilan prénatal montre une infection fœtale
Il est mis en route un traitement à visée thérapeutique fœtale par l’administration à la mère de pyriméthamine et d’un sulfamide, associés à de l’acide folinique. Ce traitement devra être poursuivi quotidiennement jusqu’à la fin de la grossesse.
Dans cette situation, une surveillance échographique spécialisée doit être réalisée tous les 15 jours. Une IRM cérébrale sera réalisée autour de 32 semaines d’aménorrhée. Si des lésions cérébrales sont visualisées à l’imagerie, une consultation de neurologie sera proposée pour expliquer les éventuelles atteintes cérébrales et sensorielles du fœtus. En cas de lésions de mauvais pronostic, si le couple en fait la demande une interruption médicale de la grossesse pourra être discutée.
Les analyses ont montré une absence d’infection fœtale lors de l’amniocentèse
Le traitement par Rovamycine® sera alors poursuivi sans interruption jusqu’à la naissance, associé à une surveillance échographique mensuelle spécialisée qui ne doit en aucun cas être interrompue.
Le bilan à la naissance
Dans tous les cas, le bilan néonatal comprendra une analyse parasitologique du placenta.
Le bilan de l’enfant comprend toujours un examen du fond d’œil et une échographie transfontanellaire. Un contrôle des sérologies de l’enfant et de la mère est réalisé au moment de la naissance.
Le traitement et la surveillance après la naissance
La prise en charge pédiatrique est toujours très spécialisée
Si le bilan prénatal avait révélé une infection fœtale
Le traitement par Malocid® et Adiazine® est poursuivi, associé à de l’acide folinique. Il est adapté au poids de l’enfant. Il sera poursuivi pendant environ un an et sera accompagné d’une surveillance pédiatrique spécialisée.
Si le bilan prénatal s’était avéré négatif
L’enfant ne recevra aucun traitement jusqu’aux résultats des cultures placentaires et des contrôles sérologiques qui lui seront faits à la naissance.